Au moment même où des dizaines de milliers de personnes manifestaient dans le pays, le gouvernement a une nouvelle fois décidé d’utiliser l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter la loi travail à l’assemblée.
Quel aboutissement lamentable ! Sous la dictée du Medef, le gouvernement a introduit une loi massivement rejetée dans le monde du travail, y compris dans son propre électorat. Douze journées de manifestations ont rassemblé des centaines de milliers de travailleurs pendant quatre mois. Des cheminots aux raffineurs, des dockers aux éboueurs, des secteurs entiers ont fait grève. Les calomnies les plus grossières contre les manifestants, les amalgames les plus insultants, les opérations de police : tout a échoué contre cette mobilisation, restée populaire jusqu’à aujourd'hui. Même à l’Assemblée, le gouvernement a été incapable de dégager une majorité. Jusqu’au bout, fût-ce au prix d’un discrédit complet, Hollande, Valls et El Khomri ont voulu faire ce cadeau supplémentaire au patronat.
Aidé par l’arrivée opportune des congés, le gouvernement estime
peut-être qu’il a gagné la bataille. Il a surtout réussi à mobiliser
contre lui des centaines de milliers d’ouvriers, de salariés, de jeunes
ou de retraités. Gageons que cette combativité retrouvée sera, au mois
de septembre et au-delà, le ferment d’un renouveau des luttes contre les
capitalistes et leurs larbins du PS.
Nathalie ARTHAUD
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