Le
22 mars et aprÈs : les travailleurs doivent montrer leur
force collective
19/03/2018
Ordonnances travail ; suppression progressive des emplois
aidés ; baisse de l’APL, augmentation de la CSG ;
hôpitaux, écoles et collectivités à la diète... Depuis que
Macron est au pouvoir, il a enchaîné les attaques contre le monde
du travail. Tout cela, sans rencontrer de véritable opposition.
Maintenant, il veut s’attaquer
aux travailleurs de la SNCF, c’est-à-dire à leur sécurité
d’emploi, à leur salaire et à leur retraite. Puis il projette de
s’en prendre aux retraites de tous et de saigner la fonction
publique en supprimant 120 000 emplois.
À côté de cela, les profits
du CAC 40 ont dépassé les 93 milliards d’euros. Les actionnaires
encaissent des dividendes en hausse de 10 ou 20 %. Bernard
Arnault a vu sa fortune augmenter de 20 milliards au cours de l’année
2017, soit 38 000 euros chaque minute !
Eh bien, pour les travailleurs,
la coupe est pleine !
L’opposition du monde du
travail doit s’exprimer massivement. Le 15 mars, les retraités et
les personnels des Ehpad ont manifesté leur colère. Jeudi 22 mars,
ce sera la première étape de la mobilisation des cheminots. Et de
nombreux autres travailleurs descendront dans la rue à l’appel des
syndicats de la fonction publique, des hôpitaux, de la RATP, des
télécoms et d’EDF. Il faut que cette journée soit réussie.
Cela fait des décennies que le
grand patronat attaque les emplois, les salaires et les conditions de
travail et d’existence de la majorité de la population pour
continuer de s’enrichir, malgré la crise de son économie. Il l’a
fait avec la bénédiction et l’aide de tous les gouvernements qui
se sont succédé et le fait aujourd'hui avec Macron.
Si nous ne mettons pas un coup
d’arrêt à tout cela, où en serons-nous dans cinq ou dix ans ?
Quelle sera la vie de nos enfants ? Il faut que la journée du
22 mars soit une démonstration de force qui conforte tous ceux qui
veulent se battre.
Car, après cette date, il y a
la suite. Le 23 mars, les salariés d’Air France seront en grève
pour leur salaire. À la fin du mois, ce seront les salariés de
Carrefour qui se battent contre un plan de licenciements. Quant aux
syndicats cheminots, ils ont annoncé la grève à la SNCF à partir
du 3 avril.
Le bras de fer entre les
cheminots et Macron aura une importance majeure dans les prochaines
semaines. Au-delà des calculs des appareils syndicaux, beaucoup de
cheminots savent que pour l’emporter, ils devront jeter toutes
leurs forces dans la bataille. En effet, la grève à l’économie
n’existe pas. Et quels que soient les problèmes que cette grève
nous posera en tant qu’usagers, soyons-en solidaires.
Car le combat qui commence à la
SNCF est aussi le nôtre. En s’attaquant aux cheminots, Macron veut
mettre au pas l’ensemble de la classe ouvrière et dégager la voie
pour de nouvelles attaques. Eh bien, il faut faire bloc derrière et
avec les cheminots.
En 1995, les cheminots avaient
gagné parce qu’ils avaient l’opinion ouvrière avec eux, parce
qu’ils avaient eu le soutien moral et actif de l’ensemble du
monde du travail. Ce doit être le cas aujourd'hui.
La stratégie de tous les
patrons, comme du gouvernement, est d’attaquer les travailleurs
catégorie par catégorie. C’est de les dresser les uns contre les
autres : le privé contre le public, les travailleurs en intérim
ou en CDD contre les CDI, les chômeurs contre les salariés, les
actifs contre les retraités. Refusons ce piège grossier.
Au salon de l’agriculture,
Macron avait expliqué : « Je
ne peux pas avoir d'un côté des agriculteurs qui n'ont pas de
retraite, et de l'autre avoir un statut cheminot et ne pas le changer
». Quelle
hypocrisie ! La semaine dernière, ce même Macron a bloqué la
revalorisation des retraites agricoles au Sénat. Se servir de la
misère des uns comme
alibi pour faire reculer tout le monde : voilà la politique du
gouvernement !
Puisqu’il est question de
« privilèges », regardons ceux qui ne font rien de leurs
dix doigts, si ce n’est parasiter le travail de dizaines, de
centaines de milliers de femmes et d’hommes. Regardons ceux qui
nous exploitent au point que leur fortune dépasse parfois celle de
certains États. Et demandons-leur des comptes car les actionnaires
qui constituent les dynasties bourgeoises ne sont pas seulement
responsables de l’appauvrissement de la majorité, ils jouent notre
peau et l’avenir de l’économie au casino de la spéculation.
Pour nous faire respecter, il
faut renouer avec les luttes et s’appuyer sur ceux qui se battent.
Et puisque Macron a déclaré la guerre aux cheminots, faisons tout
pour qu’ils l’emportent, et que cela ouvre la voie à une
contre-offensive du monde du travail. Le 22 mars, affirmons que nous
sommes tous des cheminots et redécouvrons, ensemble, notre force
collective.
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