Parmi les annonces de Macron pour
désamorcer la colère exprimée par les gilets jaunes figure la
possibilité pour les entreprises de verser à leurs salariés une prime
exonérée de tout impôt ou cotisation patronale, jusqu’à un montant de 1
000 euros.
Suivant
la formule « Faites ce que je dis, pas ce que je fais », le
gouvernement a refusé toute prime aux 5,4 millions de travailleurs de la
fonction publique, réservant ses milliards de cadeaux à la classe
capitaliste.
Certains groupes ont saisi l’occasion de verser cette prime
ponctuelle, pour eux bien préférable à une augmentation de salaire.
C’est le cas par exemple d’Orange, la SNCF, La Poste, les Galeries
Lafayette, Michelin, dont les salariés pourront toucher quelques
centaines d’euros. Il s’agit de toute façon d’une infime partie de leurs
bénéfices. Ainsi Total a voulu passer pour particulièrement généreux en
versant 1 500 euros à ses 31 500 salariés. Mais cela ne représente que
0,5 % de son bénéfice net de 10 milliards d’euros en 2017.
D’autres ont refusé de donner la moindre prime, comme Arcelor, PSA,
Carrefour, Apple et bien d’autres groupes riches à milliards. Mais cela a
provoqué des premières réactions.
Ainsi à Arcelor Mittal Florange, le train à chaud est à l’arrêt
depuis le 20 décembre en raison du refus du groupe de verser une prime
exceptionnelle. Les travailleurs ont refusé de reprendre le travail à
l’issue d’une rencontre avec la direction le 23 et le mécontentement
général a entraîné des débrayages sur d’autres sites, à la coulée
continue, et aussi à Dunkerque et Mardick.
Une soixantaine de salariés de Carrefour Supply Chain de Colomiers
ont aussi fait grève le 21 décembre au matin, suite au refus du groupe
de verser la moindre prime alors qu’il a touché, rien qu’en CICE, 300
millions net de l’État. La CGT Carrefour qui a organisé cette grève
revendique un salaire minimum de 1 800 euros net et le versement d’une
prime exceptionnelle de 1 000 euros.
Le même jour, la direction d’Apple France annonçait le refus de tout
versement de prime aux salariés en France, alors qu’elle annonce un
bénéfice en progression de 23 %. Lundi 24 décembre, la CGT appelait à
une grève de 15 heures à 18 heures. La moitié des boutiques Apple, soit
une dizaine, étaient touchées, comme à la Défense, sur les
Champs-Élysées, à Lyon Part-Dieu, à Montpellier.
Si le refus de verser une prime apparaît comme une provocation
supplémentaire et suscite ces premières réactions, la question des
salaires insuffisants est à l’ordre du jour, dans ces entreprises comme
ailleurs. Face à la chute du pouvoir d’achat, la lutte pour imposer une
augmentation générale des salaires en prenant sur les profits
pharaoniques des capitalistes ne fait que commencer.
Christian BERNAC LO 26.12.18
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