Coronavirus : les défis
d'une pandémie, la faillite d'une organisation sociale !
Comme
toute épidémie, celle du coronavirus est un défi lancé à la
société. Mais elle révèle aussi l'irresponsabilité de notre
organisation économique et sociale. Quant au mépris de classe, il
suinte par tous les bouts.
Face
à la catastrophe, le gouvernement a pris des mesures inédites en
fermant crèches, écoles, collèges, lycées, facultés ainsi que
tous les lieux de sociabilité. Et lundi soir, Macron a encore appelé
à réduire les déplacements au nécessaire et à rester chez soi.
Ces mesures sont compréhensibles.
Mais
quand Macron déclare que la santé doit passer avant tout le reste,
il y a de quoi être en colère. Depuis qu'il est au pouvoir, c'est
la santé des profits et des banquiers qu'il a fait passer avant tout
le reste, exactement comme l'avaient fait tous ses prédécesseurs.
Et aujourd'hui, pour beaucoup, le mal est fait ! (cliquez pour la suite)
On
le voit avec ce qui se passe à Mulhouse et à Colmar : les hôpitaux
sont incapables d'encaisser le choc d'un trop grand afflux de
malades. Ils remettent à plus tard des interventions importantes,
renvoient des malades chez eux et font prendre de plus en plus de
risques à leur personnel.
Et
Macron ne peut pas dire qu'il ne savait pas car cela fait des mois
que le personnel hospitalier tire la sonnette d'alarme. Cela fait des
années que l'on déplore les déserts médicaux. Des années aussi
que les chercheurs, y compris en virologie, dénoncent la baisse de
leurs moyens. Aujourd'hui, la catastrophe est là.
Le
personnel des hôpitaux est en première ligne. Nul doute que les
ambulanciers, aides-soignantes, infirmières, médecins... feront
leur maximum et travailleront jusqu'à l'épuisement. Mais ils n'ont
jamais voulu jouer « les héros en blouse blanche ». Tout ce qu'ils
demandent, ce sont des moyens matériels et humains qui n'arrivent
toujours pas malgré la « mobilisation » !
En
deux mois, qu'est-ce que le gouvernement a organisé, planifié pour
fournir le système de santé en respirateurs, masques ou gel
hydroalcoolique ? Il y a une semaine, Le Maire a fait un plan
d'urgence pour les entreprises et les financiers. Où est celui
susceptible de répondre aux besoins matériels et humains des
hôpitaux ? Jusqu'à lundi, on fabriquait encore des voitures, des
armes ou des cosmétiques, mais toujours pas de masques ni de gants
en quantité suffisante !
Quant
aux travailleurs, le gouvernement fait comme s'ils étaient
résistants au coronavirus car les mesures de confinement drastiques
ne s'imposent toujours pas aux entreprises non vitales.
Ce
lundi, des millions d'ouvriers de l'industrie ou du bâtiment, des
employés, des caissières ou des agents d'entretien ont dû aller au
travail et combien le seront encore cette semaine ? Combien devront
encore prendre les transports en commun ? Combien se retrouveront
confinés à 100, 200, 500... dans des ateliers ou des grandes
surfaces ? Et pour faire suer des profits aux travailleurs, aucun
patron n'exige un mètre de distance ! Et ne parlons pas de nettoyer
ou désinfecter les postes de travail !
On
le vit tous les jours, mais cette épidémie le confirme : quand on
fait partie des exploités, on n'est rien de plus que de la chair à
profits !
Et
comme toujours dans cette société, les plus riches auront bien plus
les moyens de se protéger. Rester confinés dans leurs belles
propriétés ne leur posera d'ailleurs pas de problème et ils
n'auront pas le souci d'avoir leur compte bancaire à découvert.
Les
salariés les plus précaires risquent, eux, de se retrouver dans une
situation dramatique. Combien vont perdre les quelques heures de
travail qui leur permettaient de vivre ? Combien vont devoir se
battre pour faire respecter leur droit à garder leurs enfants et
pour être indemnisés ?
Le
Maire explique que les entreprises seront aidées, et pour ça, nous
pouvons le croire. Mais il ne s'est pas engagé à ce que l'État
compense la perte de salaire pour ceux qui, au chômage partiel, ne
toucheront que 84 % du net. Eh bien, c'est ce mépris de classe qui
provoquera tôt ou tard l'explosion sociale !
Aujourd'hui
nous payons pour un système où les intérêts de la bourgeoisie
passent toujours avant ceux des exploités et de la collectivité.
Nous payons l'incurie de nos dirigeants aveuglés par les lois du
marché, du profit et de la propriété. Eh bien, il ne faut plus que
les travailleurs se laissent faire !
Les
entreprises non indispensables doivent être fermées. Les emplois et
l'intégralité des salaires, primes comprises, doivent être
garantis à tous les travailleurs, y compris ceux en CDD ou en
intérim ! Tous les moyens doivent être mobilisés pour les hôpitaux
et la santé publique. Se protéger du coronavirus et éradiquer le
virus du profit et de la rapacité patronale font partie du même
combat.
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