irresponsables !
Pour
« fixer un horizon » et « redonner de l’espoir »,
Macron se devait, paraît-il, de fixer une date de début de
déconfinement : ce sera lundi 11 mai. Aucune des trois
conditions nécessaires au déconfinement – relâchement de
la pression sur les hôpitaux, disponibilité des masques et
des tests en quantité pour isoler les malades – n’est
réunie. Mais « ça va se faire », nous dit Macron.
« Ça
va se faire », « demain, nous aurons des masques et des
tests »… est une musique que le gouvernement nous joue
depuis des semaines. Et certains services hospitaliers comme le
personnel soignant de ville, de l’infirmière libérale à
l’auxiliaire de vie, en sont toujours à manquer de masques !
Sans parler des conducteurs de bus, des caissières, des livreurs et
de tous les travailleurs exposés au virus.
Après
trois mois de « mobilisation », nous en sommes réduits
au système D, parce que, dans notre pays riche, les capitalistes ne
veulent pas réellement mobiliser leurs moyens industriels pour
fabriquer des masques. Et il n’est toujours pas question pour
l’État de les réquisitionner !
Quant
aux tests, Macron nous en promet pour le 11 mai. Mais l’hécatombe
dans les Ehpad, c’est aujourd'hui et maintenant. Combien de temps
et de morts va-t-il encore falloir attendre ? Alors, non, il
n’y a rien à attendre de ce gouvernement.
Les
initiatives, le dévouement, l’ingéniosité qui ont permis de
répondre à l’urgence sanitaire sont venus d’en bas, des
travailleurs, des petites mains. Et cela va continuer. Alors, notre
confiance doit aller au monde du travail, aux scientifiques et aux
soignants, pas au gouvernement ni à la bourgeoisie.
Cela
fait des semaines que les milieux patronaux trépignent devant le
manque à gagner engendré par le confinement. Certains de ces
messieurs se sont même fait philosophes, expliquant qu’il faut
bien mourir de quelque chose… Pendant qu’ambulanciers et
soignants font le maximum pour sauver des vies, une à une, d’autres
restent obsédés par la poursuite de leurs affaires, leurs parts de
marché et leurs profits !
Et
c’est ce grand patronat qui a arraché la décision de rouvrir les
crèches, les écoles, les collèges et les lycées à partir du 11
mai. Car les établissements scolaires ne vont pas rouvrir pour des
raisons pédagogiques, mais pour faire de la garderie. Leur
fermeture était un obstacle essentiel à la reprise généralisée
du travail. Eh bien, il est levé et, le 11 mai, tous les parents
seront libres de retourner se faire exploiter !
C’est
une décision grave car les gestes barrières ne pourront pas être
respectés dans les écoles et cela relancera l’épidémie. Mais
ne nous étonnons pas de cette précipitation, le président de la
République n’a fait qu’obéir à ses maîtres !
Macron
peut insister sur le respect du confinement et des règles de
distanciation sociale. Il peut s’entretenir avec le corps médical
et les scientifiques. Ce n’est pas lui qui commande. La gestion
sanitaire de cette crise est, comme toute l’organisation
économique et sociale, entre les mains des capitalistes.
Et
pour eux, comme l’a déclaré, Geoffroy Roux de Bézieux, le
patron du Medef, l’heure est à la reprise. Les entreprises de
l’agroalimentaire, de la chimie, l’énergie, le transport ou la
distribution ont évidemment poursuivi leur activité. Mais toutes
celles qui ne tournaient qu’au ralenti, sur la base du
volontariat, vont remonter en charge.
Michelin
redémarre aujourd'hui, Toyota le 21 avril. PSA, Renault ainsi que
leur myriade de fournisseurs et sous-traitants s’y préparent.
Concrètement, cela signifiera des millions de travailleurs dans la
promiscuité des postes de travail et des transports publics.
Gouvernement
et bourgeoisie jouent la santé des ouvriers et de leurs familles à
la roulette russe et s’apprêtent à ruiner les effets du
confinement pour les intérêts de la poignée richissime. Et ils
prétendent incarner l’intérêt général !
Tant
que l’épidémie n’est pas jugulée, seules les entreprises
indispensables à la continuité de la vie sociale doivent tourner
en assurant la sécurité des travailleurs. Il en va des intérêts
des salariés et de toute la société !
Et
préparons-nous à l’après-crise. Le Medef ne le cache pas, il
nous demandera « du sang et des larmes ». Et en parlant
de « hara-kiri économique », il met déjà la pression
sur les travailleurs pour qu’ils acceptent des efforts
exceptionnels, sacrifient leurs congés et travaillent plus
longtemps.
Nous
avons déjà payé plus que notre part dans cette crise. Au cours
des années passées, grandes fortunes et grandes entreprises ont
accumulé des profits colossaux. Eh bien, qu’elles prennent
là-dessus !
Imp.
Spé. LO
« J’vais t’en
faire voir de la série noire »
Perte de salaire, chômage
partiel, prise de congés. La direction a commencé à sortir son
arsenal pour nous faire payer. La trésorerie société, forte de
près de 5 milliards d’euros, souffrirait à peine si elle était
mise à contribution pour assurer le financement de ces dépenses.
Seulement voilà, pour les actionnaires c’est « pas touche à
leur grisbi ».
L'argent on devra le prendre
où il est!
Ils
ont besoin de nous
Eh bien, c’est justement
parce que l’activité économique dépend de notre travail et que
nous sommes les plus nombreux que nous pouvons et devons imposer nos
conditions . Nous l’avons fait le 17 mars dernier. Il faudra
remettre ça, sans attendre, car la D.G. fourbit déjà ses armes
pour nous faire payer l’addition.
Et nous, nous avons la grève
pour la faire reculer.
On n’aura besoin de
renforts
S’il y a du retard à
rattraper, ce n’est ni les bras ni les têtes qui manquent pour le
rattraper. Alors quand les conditions sanitaires seront réunies pour
la reprise du travail, c’est également le bureau d’embauche
qu’il faudra rouvrir.
Confinés le week-end,
enchaînés la semaine ?
Il
semblerait que le confinement parvienne à ralentir la contagion.
Mais si le confinement ralentit que fera la contagion ? Pas
besoin d’avoir fait médecine pour comprendre que nous ne sommes
pas sortis d’affaires. Les
affaires, c'est la priorité des patrons, alors ils reprennent tous
en cœur qu’il faut faire repartir les usines et les chantiers.
Ah bon eux, ils le savent ?
Ils contrôlent sans doute la situation...Comme en janvier dernier!
Respect sanitaire
Pour tenter de rassurer, la DG
déclare qu’elle a fait tout ce qu’il fallait pour garantir la
sécurité des travailleurs ? C'est d'ailleurs ce qu'elle affirme
depuis le début.
Ses promesses n'engagent que…
notre santé!
Accord bidon
La direction propose
d’indemniser le chômage partiel légèrement plus que le minimum
légal…mais toujours en dessous de notre salaire, à condition que
les syndicats s’engagent à nous faire accepter de donner 5 jours
de congés en plus des 10 de RTT !
Les
patrons se sentent rarement engagés
par les promesses de patrons, il n’y a pas de raison de se sentir
engagés par la parole de syndicats. Le compte n’y est pas, on
présentera l’addition.
L’école à la
maison :
Aide Zébulon à résoudre son
problème : A combien d’euros s’élève la différence entre
un salaire maintenu à 92 % et un salaire maintenu à 84 %?
A combien de jours de congés cela correspond-il ? A-t-il raison
de crier au voleur ? Essaie avec ton salaire...Vas tu crier
aussi au voleur ?
Soyons raisonnables
La
direction voudrait
nous voir prendre nos congés ; entre le 20 et le 24 avril !
Ce n’est
pas parce que le président du Medef va à la mer en plein
confinement qu’on est tous devenus irresponsables. Ces jours nous
appartiennent, c’est à nous de décider de les placer et on a
entendu les appels à la raison des soignants : on est confinés,
pas en congés !
Le patronat annonce le
programme
Le Medef le dit franchement :
« Il faudra bien se poser tôt ou tard la question du temps de
travail, des jours fériés et des congés payés pour accompagner la
reprise et faciliter, en travaillant un peu plus, la création de
croissance supplémentaire ».
Macron nous la joue :
« il faut se serrer les coudes », le patronat lui traduit
cela en : « il faut vous serrer la ceinture. »
Pour le grand patronat, la
guerre au virus est une opportunité pour intensifier la guerre à
l'ensemble du monde du travail.
Déconfinement des
profits
Les annonces d'entreprises qui
ont repris le travail, qui s'apprêtent à le faire, n’arrêtent
pas.
Le Covid-19 aurait-il été
vaincu ? Le déconfinement serait-il levé ? Non. Les
risques sont toujours là. Tout comme la soif de profit du patronat.
Faire des profits avec la
santé et la peau des salariés, c'est le b-a-ba du capitalisme.
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