Elle
ne sait pas compter
La
direction a commencé à organiser la reprise du travail la semaine
dernière. Elle a même annoncé que cela ne concernerait qu’une
quarantaine d’entre-nous dans un premier temps, alors même que
cela impliquait plus de 70 travailleurs, elle a simplement « oublié
» de comptabiliser les prestataires ou intérimaires qu’elle avait
« invité » à rejoindre l’usine.
Rien
que cela donne une idée de la confiance que l’on peut lui accorder
sur ces déclarations relatives aux conditions sanitaires dans
l’usine. Mais ça on le savait déjà. Personne d’autre que nous
ne veillera sur notre santé.
Les gros patrons se
cachent derrière les petits
La
direction en fait beaucoup sur le respect des conditions de sécurité
dans l’établissement… quand l’usine tourne à petit régime.
C’est surtout pour nous convaincre de revenir et hâter la reprise
générale après laquelle elle piaffe d’impatience. Mais une fois
celle-ci entamée, le naturel reprendra et avec lui la course pour
rattraper le retard.
Notre
priorité absolue reste de ne pas attraper le virus, il ne faudra pas
baisser la garde.
Le virus, le patron et
le travailleur
Au
début de l’épidémie et du confinement,La direction avait
organisé le travail en équipe pour «coûte que coûte assurer la
production et le chiffre d’affaire » comme aimaient alors le
claironner certains
directeurs
du site.
La raison leur est finalement revenue après le débrayage de la
plupart des travailleurs.
Alors
à ceux qui vont reprendre le chemin du travail dans un avenir
proche, il faut se rappeler la morale de cette histoire la raison des
travailleurs fait souvent la différence. Ce sera vrai aussi dans
l’avenir.
Machine à soustraire et
diviser
Selon
la direction, quelques 540 d’entre nous sont au chômage partiel,
70 en télé travail et 42 en activité. Alors que quelques 1100
d’entre nous travaillent habituellement sur le site d’Argenteuil,
la direction n’en comptabilise plus qu’environ 750.
Bref
quand il est question de chômage, elle ne compte pas tout le monde à
l’effectif. Mais pour nous
faire travailler, y compris dès maintenant, elle compte bien sur le
travail de tous.
Congés le compte n’y
est pas
La
direction a donc décidé de prendre 5 jours de congés dans notre
compte. On a gagné ces jours, à raison de 2,5 par mois, il s’agit
en fait ni plus ni moins de salaire. Quand elle nous explique qu’elle
nous les prend pour combler la baisse de salaire elle ajoute le
mépris au vol.
On
a compris pour cette leçon. Il
paraît qu’on peut voir dans les suivantes qu’il n’y a pas que
les congés qui arrêtent la production…
mai...fie toi encore.
La
direction, via les chefs de service nous envoie des mails pour savoir
quelle sera notre disponibilité en mai. Du volontariat affiché on
passe donc à la disponibilité suscitée.
Nous
ce que l'on sait c'est qu'on est pas disponible pour recevoir le
virus.
MALADIES
PROFESSIONNELLES CLANDESTINES
Le
gouvernement a annoncé que les soignants frappés par le coronavirus
seraient reconnus en maladie professionnelle. Mais rien pour les
autres.
Ainsi, caissières,
livreurs, chauffeurs de bus, vigiles etc., devraient faire des
démarches pour tenter d’obtenir le statut de victime de maladie
professionnelle. Et avec bien peu de chances de réussir, comme dans
d’autres cas de maladies, réelles mais non reconnues comme
professionnelles.
Le virus est dangereux.
L’exploitation patronale et ses conséquences plus encore.
PRIME
DE RISQUE A MINIMA
Le ministre de l’Économie
avait annoncé une prime exceptionnelle de 1 000 euros dans les
enseignes de la distribution pour leurs salariés dits « exposés ».
Les Auchan, Carrefour,
etc., s’arrangent pour verser le moins possible. D’abord, en
prétendant que certains de leurs salariés n’ont pas été
exposés. Ensuite, en calculant la prime au prorata des horaires.
Mais qu’on se rassure :
ces grands de la distribution font des affaires.
VIVE
LA JOURNÉE INTERNATIONALE DE LUTTE DES TRAVAILLEURS
!
Cette année, du fait du
coronavirus, les manifestations sont interdites le 1er Mai, mais
cette journée n’a rien perdu de son importance.
C’est en 1889 que
l’Internationale socialiste avait proclamé que, chaque année, le
1er Mai, le prolétariat affirmerait sa communauté d’intérêts et
sa volonté d’en finir avec le capitalisme à l’échelle
mondiale.
La crise actuelle confirme
une chose : l’incurie de ce système capitaliste, son repliement
derrière des frontières qui isolent les peuples et les dressent les
uns contre les autres.
Virus ou pas, il n’a
jamais été aussi urgent pour les travailleurs de se débarrasser de
ce système failli, corrompu, irresponsable et fou.
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