les orientations budgétaires
Le Conseil a surtout été
marqué par le vote des orientations budgétaires de 2015. La
municipalité a présenté la situation difficile des comptes de la
ville, en raison des baisses de dotations de l’État. Il manquerait
4,5 millions d'ici 2017.
Sur cette question, voici mon
intervention :
intervention pour Lutte
Ouvrière
Cela
fait des années que les différents gouvernements contraignent les
communes à gérer davantage de services tout en leur donnant moins
de moyens financiers pour fonctionner. Mais cette fois ci, il y a un
changement d'échelle et les sommes qui vont manquer sont d'une autre
ampleur.Cliquez pour lire la suite
Bezons n'est d'ailleurs pas la seule commune confrontée à
cette situation. Toutes les communes le sont. A Gennevilliers, par
exemple, la municipalité parle de « baisse historique »
ou de « budget casse tête » ; là-bas aussi, le
gouvernement impose de se passer de 4 millions en 2015 pour faire
fonctionner les services.
De
fait, les décisions du gouvernement consistent essentiellement à
imposer à la population des sacrifices, en supportant des services
publics qui fonctionnent moins bien.
La
municipalité a chiffré et comparé en terme de services ce que
représentent l'ensemble des baisses de dotations de l’État. Et je
partage cette façon de voir les choses : en donnant moins, le
gouvernement nous demande de vivre avec moins de places pour
accueillir les enfants en crèches ou, moins de services de santé ou
encore, moins de rénovations des écoles, bref il voudrait que nous
acceptions de nous passer de choses indispensables. La municipalité
parle de « choix difficiles », c'est le moins que l'on
puisse dire. Mais cela risque de continuer. Et peut-être que nous
verrons demain que nous n'avions pas vraiment à choisir entre la
disparition de tel ou tel service car tous sont menacés.
Les
baisses de ressources des communes ne sont d'ailleurs qu'un des
volets de la politique des gouvernements, qui consiste à supprimer
des emplois dans les services publics. A Bezons, rien que cette
année, comme dans bien d'autres villes, nous avons été confrontés
aux suppressions d'emploi à La Poste, mais aussi, maintenant, dans
le lycée que le gouvernement ne veut plus considérer comme un
établissement difficile qui mérite des moyens supplémentaires, au
titre de la ZEP, (zone d'éducation prioritaire). Cela signifiera
sans doute moins de surveillants, moins d'enseignants et de
personnel, des classes avec des élèves en plus grand nombre et sans
doute des difficultés plus importantes elles aussi.
Pour
justifier toutes les suppressions d'emplois dans les services
publics, ceux de la ville, ceux des écoles ou de l’hôpital, le
gouvernement nous sert toujours le même prétexte, celui des
économies qu'il faudrait impérativement faire car il devrait
dégager toujours plus de ressources pour aider le patronat.
Quand
d'un côté, le gouvernement affirme qu'il ne peut plus aider les
plus modestes, il décide de l'autre d'aider toujours davantage les
actionnaires des entreprises. Si aujourd'hui les caisses de l’État
sont vides, c'est qu'elles ont servi à financer le grand patronat
par tous les bouts. Même la presse favorable aux patrons le dit. Je
cite par exemple
le Figaro,
le journal du multimilliardaire Dassault, qui titrait il y a
peu : « les aides aux entreprises sont coûteuses et
peu efficaces » (18.06.2013)
il les chiffrait lui même à plus de 110 milliards par an.
Cette
politique dure depuis des années et, permet-elle de résorber le
chômage ? Bien sûr que non. Au contraire, elle vide les
caisses de l’État et conduit en plus à supprimer des emplois dans
les services publics et, du coup, à aggraver encore le chômage.
D'ailleurs, les patrons le disent eux mêmes : ce ne sont pas
les aides qui leur permettent d'embaucher, mais le carnet de
commande. Ils prennent tout de même les aides de l’État qui leur
permettent par contre de chouchouter leurs actionnaires. C'est encore
la presse patronale qui le dit et je cite par exemple les
Échos qui écrivait il y a peu : « la France
championne du monde des versements de dividendes » avec plus de
40 milliards reversés par les grosses sociétés à leurs
actionnaires cette année. Et ce n'est qu'un aspect de la fortune de
ces actionnaires.
Voila
pourquoi nous en sommes là : les sacrifices pour les plus
modestes à cause des cadeaux aux plus riches.
Pour
en revenir au budget de la ville je suis d'accord avec les
protestations exprimées par la municipalité contre les restrictions
imposées par le gouvernement mais je ne pourrais pas voter un budget
qui prévoit de répercuter ces restrictions sur la population et les
travailleurs de la ville. Les sacrifices demandés serviront-ils
demain à redresser la situation ? Je ne le pense pas. Les
coupes budgétaires d'aujourd'hui seront suivies d'autres. Elle ne
feront qu'ajouter du chômage au chômage et des difficultés à ceux
qui en ont déjà.
Bien
sûr, ces problèmes réclament des solutions qui dépassent les
possibilités de la commune. Je pense d'ailleurs que ces problèmes
n'ont pas de solution dans le cadre d'une société qui marche sur la
tête. Une société dans laquelle on condamne des millions de
personnes au chômage alors que l'on va exiger des autres
travailleurs, toujours davantage d'efforts au travail.
La
solution, c'est de contraindre la bourgeoisie à prendre sur les
fortunes accumulées, sur les profits des entreprises. Et ma
conviction c'est qu'une mobilisation de l'ensemble du monde du
travail déploierait l’énergie et la force suffisante pour
contraindre le gouvernement et les patrons à faire ce qu'ils ne
veulent pas faire aujourd’hui : prendre sur leur profits pour
assurer des emplois et aussi développer les services dont la
population à besoin.
Une motion
La municipalité a présenté une motion qui reprend dans les grandes
lignes celle de l'Association des Maires de France pour dénoncer le
sort que le gouvernement réserve aux communes. Je l’ai votée en
émettant une réserve sur le rôle positif pour l'économie des
investissements des collectivités territoriales. Car ces
investissements sont aussi l'occasion pour les grands groupes de
faire des affaires juteuses aux dépens des finances publiques. Les
Veolia, Vinci, Bouygues, et leurs confrères de la finance ne sont
pas les derniers à vider les caisses de l’État.
Les tarifs de Santé
Une
discussion a aussi eu lieu sur les tarifs du Centre de Santé Les
tarifs pour les prothèses dentaires sont élevés et la part
remboursée par la Sécurité Sociale très faible : une prothèse à
plus de 600 euros n'est remboursée qu'une centaine d'euros. Je sais
que cela ne dépend pas de la municipalité mais j'ai voulu faire la
remarque qui suit : la
Sécurité Sociale se montre sévère sur ces remboursements à la
population.
Se faire
poser une couronne dentaire n'est vraiment pas du luxe quand on en a
besoin. De ce point de vue l'existence d'un Centre de Santé est plus
qu'utile. On comprend que la population se mobilise à Colombes pour
conserver le sien et empêcher sa fermeture.
Mais si la Sécu est sévère avec la population pour les
problèmes dentaires, elle sait aussi être beaucoup plus clémente
quand il s'agit d'aider les trusts de la pharmacie. Elle a par exgaranti les profits des laboratoires
Servier en remboursant généreusement un médicament qui s'est avéré
être un poison. Évidemment, tous les médicament ne sont
pas des poisons mais les trusts de la pharmacie sont parmi les
plus riches et les plus rentables. Il serait bien plus juste de faire
payer à ces géants que sont les Sanofi, Pfizzer ou Novartis les
sommes dont la population a besoin pour se soigner correctement,
d'autant qu'ils ont l'air bien plus préoccupés par de juteuses
opérations financières que par la recherche pharmaceutique.
A
propos du tableau des effectifs.
Ce point d'habitude assez anodin
rend compte de l'évolution des effectifs, des départs en retraites
ou des promotions. Cette fois il laissait apparaître des choses
surprenantes.
-Un poste de cadre est remplacé
par un poste d'employé ce qui n'est pas équivalent. On va demander
aux agents de se répartir un travail pour lequel ils ne sont pas
rémunérés.
-Les postes d'éducateurs des
activités physiques et sportives étaient déjà des postes à temps
partiel, la municipalité réduit encore le nombre d'heures de leurs
contrats. Le plus souvent même un salaire à temps plein
suffit à peine pour joindre les deux bouts, cette décision aggrave
encore la situation.
-Des vacations pour des activités de soutien scolaire sont
rémunérées par des tarifs différents pour ceux qui les font
suivant qu'ils sont enseignants ou non. Pour
un travail égal, il faut un salaire égal. Pourquoi ne pas rémunérer
tout le monde au niveau des enseignants ?Sur ces différents
points les réponses apportées par l'adjoint au Maire en charge du
personnel ont été plus qu'évasives.
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