samedi 13 décembre 2014

Compte rendu du conseil municipal du 10 décembre 14.


les orientations budgétaires
Le Conseil a surtout été marqué par le vote des orientations budgétaires de 2015. La municipalité a présenté la situation difficile des comptes de la ville, en raison des baisses de dotations de l’État. Il manquerait 4,5 millions d'ici 2017.
Sur cette question, voici mon intervention :

intervention pour Lutte Ouvrière
Cela fait des années que les différents gouvernements contraignent les communes à gérer davantage de services tout en leur donnant moins de moyens financiers pour fonctionner. Mais cette fois ci, il y a un changement d'échelle et les sommes qui vont manquer sont d'une autre ampleur.Cliquez pour lire la suite
Bezons n'est d'ailleurs pas la seule commune confrontée à cette situation. Toutes les communes le sont. A Gennevilliers, par exemple, la municipalité parle de « baisse historique » ou de « budget casse tête » ; là-bas aussi, le gouvernement impose de se passer de 4 millions en 2015 pour faire fonctionner les services.

De fait, les décisions du gouvernement consistent essentiellement à imposer à la population des sacrifices, en supportant des services publics qui fonctionnent moins bien.
La municipalité a chiffré et comparé en terme de services ce que représentent l'ensemble des baisses de dotations de l’État. Et je partage cette façon de voir les choses : en donnant moins, le gouvernement nous demande de vivre avec moins de places pour accueillir les enfants en crèches ou, moins de services de santé ou encore, moins de rénovations des écoles, bref il voudrait que nous acceptions de nous passer de choses indispensables. La municipalité parle de « choix difficiles », c'est le moins que l'on puisse dire. Mais cela risque de continuer. Et peut-être que nous verrons demain que nous n'avions pas vraiment à choisir entre la disparition de tel ou tel service car tous sont menacés.

Les baisses de ressources des communes ne sont d'ailleurs qu'un des volets de la politique des gouvernements, qui consiste à supprimer des emplois dans les services publics. A Bezons, rien que cette année, comme dans bien d'autres villes, nous avons été confrontés aux suppressions d'emploi à La Poste, mais aussi, maintenant, dans le lycée que le gouvernement ne veut plus considérer comme un établissement difficile qui mérite des moyens supplémentaires, au titre de la ZEP, (zone d'éducation prioritaire). Cela signifiera sans doute moins de surveillants, moins d'enseignants et de personnel, des classes avec des élèves en plus grand nombre et sans doute des difficultés plus importantes elles aussi.

Pour justifier toutes les suppressions d'emplois dans les services publics, ceux de la ville, ceux des écoles ou de l’hôpital, le gouvernement nous sert toujours le même prétexte, celui des économies qu'il faudrait impérativement faire car il devrait dégager toujours plus de ressources pour aider le patronat.
Quand d'un côté, le gouvernement affirme qu'il ne peut plus aider les plus modestes, il décide de l'autre d'aider toujours davantage les actionnaires des entreprises. Si aujourd'hui les caisses de l’État sont vides, c'est qu'elles ont servi à financer le grand patronat par tous les bouts. Même la presse favorable aux patrons le dit. Je cite par exemple le Figaro, le journal du multimilliardaire Dassault, qui titrait il y a peu : « les aides aux entreprises sont coûteuses et peu efficaces » (18.06.2013) il les chiffrait lui même à plus de 110 milliards par an.
Cette politique dure depuis des années et, permet-elle de résorber le chômage ? Bien sûr que non. Au contraire, elle vide les caisses de l’État et conduit en plus à supprimer des emplois dans les services publics et, du coup, à aggraver encore le chômage. D'ailleurs, les patrons le disent eux mêmes : ce ne sont pas les aides qui leur permettent d'embaucher, mais le carnet de commande. Ils prennent tout de même les aides de l’État qui leur permettent par contre de chouchouter leurs actionnaires. C'est encore la presse patronale qui le dit et je cite par exemple les Échos qui écrivait il y a peu : « la France championne du monde des versements de dividendes » avec plus de 40 milliards reversés par les grosses sociétés à leurs actionnaires cette année. Et ce n'est qu'un aspect de la fortune de ces actionnaires.
Voila pourquoi nous en sommes là : les sacrifices pour les plus modestes à cause des cadeaux aux plus riches.
Pour en revenir au budget de la ville je suis d'accord avec les protestations exprimées par la municipalité contre les restrictions imposées par le gouvernement mais je ne pourrais pas voter un budget qui prévoit de répercuter ces restrictions sur la population et les travailleurs de la ville. Les sacrifices demandés serviront-ils demain à redresser la situation ? Je ne le pense pas. Les coupes budgétaires d'aujourd'hui seront suivies d'autres. Elle ne feront qu'ajouter du chômage au chômage et des difficultés à ceux qui en ont déjà.
Bien sûr, ces problèmes réclament des solutions qui dépassent les possibilités de la commune. Je pense d'ailleurs que ces problèmes n'ont pas de solution dans le cadre d'une société qui marche sur la tête. Une société dans laquelle on condamne des millions de personnes au chômage alors que l'on va exiger des autres travailleurs, toujours davantage d'efforts au travail.
La solution, c'est de contraindre la bourgeoisie à prendre sur les fortunes accumulées, sur les profits des entreprises. Et ma conviction c'est qu'une mobilisation de l'ensemble du monde du travail déploierait l’énergie et la force suffisante pour contraindre le gouvernement et les patrons à faire ce qu'ils ne veulent pas faire aujourd’hui : prendre sur leur profits pour assurer des emplois et aussi développer les services dont la population à besoin.

Une motion
La municipalité a présenté une motion qui reprend dans les grandes lignes celle de l'Association des Maires de France pour dénoncer le sort que le gouvernement réserve aux communes. Je l’ai votée en émettant une réserve sur le rôle positif pour l'économie des investissements des collectivités territoriales. Car ces investissements sont aussi l'occasion pour les grands groupes de faire des affaires juteuses aux dépens des finances publiques. Les Veolia, Vinci, Bouygues, et leurs confrères de la finance ne sont pas les derniers à vider les caisses de l’État.

Les tarifs de Santé
Une discussion a aussi eu lieu sur les tarifs du Centre de Santé Les tarifs pour les prothèses dentaires sont élevés et la part remboursée par la Sécurité Sociale très faible : une prothèse à plus de 600 euros n'est remboursée qu'une centaine d'euros. Je sais que cela ne dépend pas de la municipalité mais j'ai voulu faire la remarque qui suit : la Sécurité Sociale se montre sévère sur ces remboursements à la population.
Se faire poser une couronne dentaire n'est vraiment pas du luxe quand on en a besoin. De ce point de vue l'existence d'un Centre de Santé est plus qu'utile. On comprend que la population se mobilise à Colombes pour conserver le sien et empêcher sa fermeture.
Mais si la Sécu est sévère avec la population pour les problèmes dentaires, elle sait aussi être beaucoup plus clémente quand il s'agit d'aider les trusts de la pharmacie.  Elle a par exgaranti les profits des laboratoires Servier en remboursant généreusement un médicament qui s'est avéré être un poison.  Évidemment, tous les médicament ne sont pas des poisons mais les trusts de la pharmacie sont parmi les plus riches et les plus rentables. Il serait bien plus juste de faire payer à ces géants que sont les Sanofi, Pfizzer ou Novartis les sommes dont la population a besoin pour se soigner correctement, d'autant qu'ils ont l'air bien plus préoccupés par de juteuses opérations financières que par la recherche pharmaceutique.

A propos du tableau des effectifs.
Ce point d'habitude assez anodin rend compte de l'évolution des effectifs, des départs en retraites ou des promotions. Cette fois il laissait apparaître des choses surprenantes.
-Un poste de cadre est remplacé par un poste d'employé ce qui n'est pas équivalent. On va demander aux agents de se répartir un travail pour lequel ils ne sont pas rémunérés.
-Les postes d'éducateurs des activités physiques et sportives étaient déjà des postes à temps partiel, la municipalité réduit encore le nombre d'heures de leurs contrats. Le plus souvent même un salaire à temps plein suffit à peine pour joindre les deux bouts, cette décision aggrave encore la situation.
-Des vacations pour des activités de soutien scolaire sont rémunérées par des tarifs différents pour ceux qui les font suivant qu'ils sont enseignants ou non. Pour un travail égal, il faut un salaire égal. Pourquoi ne pas rémunérer tout le monde au niveau des enseignants ?Sur ces différents points les réponses apportées par l'adjoint au Maire en charge du personnel ont été plus qu'évasives.

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