Le
2 mars 2015
Loin du mythe de « l’unité
nationale », le contexte qui fait suite aux attentats de début
janvier est marqué par la multiplication de propos et d’actes
antisémites, islamophobes et racistes. S’il ne s’agissait que de
la bêtise de quelques abrutis, ce serait déjà un problème. Mais
le plus grave, c’est que l’exemple vient d’en haut.
Ce n’est pas un hasard si le FN
attire des candidats appelant sur Facebook à la destruction des
juifs ou écrivant des horreurs du genre « Marine, tu es la
réincarnation de Hitler, tu vas nettoyer la France ».
Quand Marine Le Pen n’utilise
pas les ignobles tueries perpétrées par des terroristes fanatisés
pour distiller le racisme, elle monte les travailleurs ou les
chômeurs les uns contre les autres, en fonction de leur nationalité
ou de leur religion. Comme les intégristes, elle cherche à creuser
un fossé de haine au sein même de la population.
Oh, elle n’est pas la seule à
le faire ! Entre les déclarations de Roger Cukierman,
représentant autoproclamé d’une « communauté juive »,
accusant « les jeunes musulmans » de tous
les actes antisémites, le délire nationaliste et raciste d’un
Eric Zemmour et l’obsession antisémite d’un Dieudonné, on en a
jusqu’à la nausée. Mais cet engrenage où le racisme des uns
nourrit celui des autres est le fonds de commerce du Front national
depuis toujours.
D’une autre façon, avec ses
discours sur « l’unité nationale », Hollande ne fait
rien d’autre qu’opposer ceux qui se reconnaissent dans la
« communauté française » aux autres communautés et à
nous embrigader derrière ses aventures guerrières en Afrique et au
Moyen-Orient. Du FN au PS, tous dénoncent le communautarisme pour
mieux l’attiser.
Il faut se garder d’un tel
piège. Oui, nous sommes bien en état de guerre. Mais il ne s’agit
pas de la prétendue guerre livrée par les « démocraties »
au « terrorisme ». Il s’agit de la guerre sociale,
indissociable du capitalisme.
Quand un milliard de personnes
sont condamnées à survivre avec un euro par jour et que sur la même
journée d’autres accumulent un ou deux millions, il faut parler de
guerre sociale. Quand pour se vautrer dans le luxe, une minorité
pille des régions entières, exploite le dénuement des populations
quitte à les livrer à la barbarie des pires bandes armées, il faut
parler de guerre sociale.
Dans les pays riches, il faudrait
être aveugle pour ne pas voir que dans cette période de crise les
dizaines de milliards, avec lesquels les grands groupes se rachètent,
spéculent et arrosent leurs grands actionnaires et leurs PDG,
proviennent de l’aggravation de l’exploitation, des emplois
supprimés, de la précarité, des bas salaires et du pillage des
caisses de l’État !
Dans la société capitaliste, une
loi non écrite veut que l’argent aille à l’argent. Les plus
pauvres et les plus exploités peuvent travailler toute leur vie, ils
ne s’enrichiront pas. Cette loi découle de la lutte de classe que
mène la bourgeoisie contre le monde ouvrier, et elle s’impose,
implacable, partout.
Elle s’abat indifféremment sur
tous les travailleurs, quelle que soit leur origine ou leur religion.
Inverser le rapport de force avec la classe capitaliste est pour les
travailleurs une nécessité vitale et cela ne peut se faire que
collectivement en se battant contre tout ce qui divise le monde
ouvrier, le nationalisme, le communautarisme et le racisme.
On nous rabâche que notre
identité dépend de notre origine, de notre nationalité ou de notre
confession. Mais un aspect essentiel de notre vie et de notre
identité, c’est que nous sommes des travailleurs, des ouvriers,
des employés, gardiens, aides soignantes ou caissières.
Notre condition de travailleur
exploité nous unit, pour le meilleur et le pire. Au-delà de nos
différences, nous partageons les fins de mois difficiles, les
pressions des chefs et la menace du chômage.
Alors, il faut serrer les rangs,
rejeter ceux qui veulent dresser un mur entre nous et affirmer notre
conscience d’appartenir à une seule et même classe sociale, la
classe ouvrière. Une classe qui ne pourra s’émanciper de
l’oppression qu’en détruisant sa cause, l’organisation
capitaliste de l’économie.
Seul le mouvement ouvrier
communiste, dont l’ambition est de renverser le capitalisme et de
supprimer l’exploitation de l’homme par l’homme, est porteur de
cet idéal.
Seule la classe ouvrière en lutte
contre la domination de la bourgeoisie peut espérer balayer la
société de ses tares, des guerres et des multiples oppressions et
préjugés qu’elle charrie.
Renouer avec cette perspective est
une nécessité pour que la société ne sombre pas dans la barbarie.
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