Même les adeptes de la méthode Coué auront du mal à qualifier
2016 de « bonne année » pour l’humanité, qui paye un
lourd tribut à l’organisation capitaliste de la société.
Le bilan de l’année passée, c’est d’abord la guerre. Le monde
est ravagé par les conflits, de la Syrie au Yémen, de la Libye à
l’Irak, de l’Afghanistan à la Birmanie, jusqu’à l’Ukraine
et à la Turquie si proches. Oh, ce n’est pas perdu pour tout le
monde : en 2016, les ventes d’armes ont battu des records.
Pour les marchands de canons français, les guerres sont des
aubaines : vente de Rafale à l’Inde, de sous-marins à
l’Australie, d’hélicoptères à Singapour et au Koweït, de
véhicules blindés, etc.
Presque tous les pays ont augmenté leur budget militaire, à
commencer par les pays occidentaux, en particulier les États-Unis,
qui dépensent à eux seuls la moitié du budget militaire mondial.
En France même, malgré les jérémiades des hauts gradés, l’armée
française est à la noce : elle aura bientôt de nouveaux
fusils, des sous-marins et des avions. En 2017, la hausse des ventes
de ces engins de mort devrait se poursuivre. Trump ne coupera pas
dans le budget de l’armée, et Fillon, Le Pen ou Valls non plus.
Quand ils dépensent plus d’argent pour les armées, nos dirigeants
en dépensent moins pour les écoles, les hôpitaux, les services
utiles à la population. De plus, ils alimentent aussi les guerres et
leurs répercussions, les attentats terroristes.
Des centaines de milliers de migrants fuient ces guerres terribles ou
des dictatures féroces, la misère et la faim, au péril de leur
vie. Partout en Europe, l’extrême droite, suivie par bien des
partis de gouvernement, les a désignés comme les responsables des
maux qui accablent les travailleurs. Mais le chômage, les bas
salaires, la précarité n’ont pas commencé avec les migrants et
n’ont rien à voir avec eux !
Dans ses vœux, Hollande s’est encore vanté de la baisse du
chômage. Mais il y a en France un million de chômeurs de plus qu’en
2012 ! Les chiffres officiels traduisent surtout l’augmentation
de la précarité. Et chaque famille populaire voit se poursuivre la
dégradation que nous connaissons depuis des années.
En réalité, ceux que la crise épargne, ce sont les plus riches.
Dans les bilans de l’année, la bonne santé des milliardaires a
été soulignée. Ainsi, le patron de LVMH Bernard Arnault a vu sa
fortune augmenter de 7 milliards d’euros (+ 22 %). Le
patrimoine de ce monsieur permettrait de payer 1,5 million de
salariés au smic, cotisations comprises, pendant une année. Ou
encore de construire 50 hôpitaux et des centaines d’écoles. Non
seulement nos gouvernements ne limitent pas cet enrichissement, mais
ils l’alimentent par les cadeaux fiscaux aux entreprises.
La fortune des plus riches se construit avec l’exploitation des
travailleurs : les ouvrières du textile au Bangladesh,
récemment licenciées par centaines pour avoir fait grève pour une
augmentation de leur salaire, fixé à 63 dollars mensuels ; les
mineurs du Congo qui, dès l’enfance et au péril de leur vie, vont
extraire les métaux rares dont les multinationales de l’électronique
ont besoin. Avec aussi l’exploitation des travailleurs ici, comme
cette caissière d’un Auchan City de Tourcoing licenciée pour un
écart de caisse de 0,85 euro, ou comme cette autre caissière du
même supermarché, enceinte, qu’on a obligée à rester à son
poste de travail jusqu’à en faire une fausse couche. Ce n’est
pas seulement la férocité d’un chef qui est en cause. C’est
surtout que derrière, il y a des actionnaires, la famille Mulliez,
dont l’enrichissement repose sur l’exploitation sans limite de
leurs salariés.
Alors, si on peut faire un vœu pour 2017, c’est que les
travailleurs se servent de leur force, de leur rôle indispensable
dans l’économie, où ils produisent toutes les richesses. Qu’ils
s’en servent pour défendre leurs intérêts, pour mener la lutte
de classe. Pour contester l’ordre social capitaliste qui met en
péril toute l’humanité.
Et puis, au printemps, nous serons appelés à voter pour l’élection
présidentielle. Cela ne changera pas les choses, car quel que soit
l’élu, il gouvernera pour les riches. Mais les travailleurs
peuvent se servir du bulletin de vote pour se faire entendre. Ils
peuvent se servir du bulletin de vote pour dire leur rejet de ce
système capitaliste aussi injuste que barbare. Ce sera le sens de la
candidature communiste de Nathalie Arthaud.
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