mardi 3 juillet 2018

A propos du chauffage urbain


La municipalité veut développer un réseau de chauffage urbain à partir de l’usine d’incinération des déchets. Tout le monde est d’accord avec cette idée d’utilisation des déchets mais je suis intervenu à propos du choix de gestion de ce réseau. « je ne suis pas favorable à la mise en place d’une concession. Laisser le privé maître d’œuvre pose un problème essentiel car les groupes qui en prennent la charge visent à faire du profit. L’intérêt général de la collectivité passe bien après quand il existe. Le grand acteur du chauffage urbain est Dalkia qui est une filiale à 100 % d’EDF. Et pour qu’on s’entendent sur la façon dont ses dirigeants sont préoccupés par l’intérêt collectif , il n’y a qu’à voir à qui nous avons affaire. Son PDG, ex-dirigeants de Thalès, le marchand d’arme, ex de SFR ou de Vinci. Parmi ses dirigeants, on retrouve aussi le président d’honneur des ciments Lafarge, la société mis en cause par la justice pour les contrats de sa cimenterie en Syrie avec l’État Islamique, ou bien un directeur de Vallourec ou encore une administratrice de Bouygues, ex de Nexans. 
Bref des dirigeants de multinationales. Depuis 2009, les grands groupes reversent en moyenne 67 % de leur bénéfices à leur actionnaires certains ont même fait emprunter à leur entreprise pour pouvoir payer des dividendes afin de plaire aux actionnaires. Et pour cette année 2017, sur 93 milliards de bénéfices, 55 milliards sont repartis en dividendes. La préoccupation des actionnaires n’est pas d’investir dans l’économie pour améliorer la production ou les services mais de dégager toujours plus de marges. Et ce n’est pas la municipalité qui peut faire le poids face à de telles multinationales. Dans le domaine de l’eau, de nombreuses communes se sont organisées pour pouvoir garder la main sans que chaque ville soit en capacité de régler le problème de l’expertise, la mise ne œuvre et le contrôle des travaux. Je suis favorable à ce que nous n’abandonnions pas la maîtrise du chauffage urbain en le confiant à des multinationales qui transforment des services à la population en machine à cash.

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