UNE CLASSE DIRIGEANTE ET UN
SYSTÈME SOCIAL À RENVERSER !
Dimanche, le Premier ministre
a introduit son long satisfecit en déclarant : « Nous avons réussi
le confinement ensemble, nous allons ensemble réussir le
déconfinement ». De qui se moque-t-il ?
Les soignants ont été
envoyés au front sans armes ni munitions pendant de longues
semaines. Le personnel des Ehpad et les aides à domicile restent,
pour la plupart, livrés à eux-mêmes. Les salariés qui ont
continué de travailler le font souvent sans les protections
élémentaires.
Quant au confinement, il
plonge des millions de familles populaires dans des difficultés
matérielles, financières et psychologiques insupportables. Il ne
reproduit pas seulement les inégalités sociales, il les creuse. Les
plus précaires ont tout simplement perdu leur gagne-pain. Les autres
voient leur salaire amputé de 200 à 300 € suite au chômage
partiel, alors que leurs dépenses augmentent du fait, notamment, de
la fermeture des cantines. Le gouvernement se targue d’aider les
plus démunis, mais le fait est que les files s’allongent devant
les Restos du cœur ou le Secours populaire !
Alors oui, les inégalités
s’aggravent, y compris sur le plan scolaire où beaucoup d’enfants
ont décroché. Macron et Blanquer prétendent que l’école
rouvrira le 11 mai pour les pallier. Là encore, ils nous mentent :
cette décision a été arrachée par le grand patronat de façon à
ce que les salariés soient libérés pour retourner se faire
exploiter.
Philippe présente le
confinement comme une « stratégie » réfléchie. Mais il navigue à
vue depuis le début de la crise. Cette gestion erratique n’est pas
uniquement due aux nombreuses inconnues soulevées par ce nouveau
virus. Elle résulte aussi des pressions du grand patronat pour que
la production reprenne au plus vite et elle est amplifiée par des
décennies d’abandon des hôpitaux sacrifiés à la course à la
rentabilité et la financiarisation.
Si le confinement dure, c’est
que l’État est incapable de dépister en masse pour isoler les
malades et casser les chaînes de transmission. Comme il est
incapable, au bout de trois mois de crise, de fournir les masques,
les surblouses et les gants en quantité nécessaires.
Cette crise sanitaire révèle
la faillite de toute notre organisation sociale et l’irresponsabilité
de la bourgeoisie qui la dirige. Le grand patronat dispose des moyens
industriels et des compétences pour produire ce dont on manque. Il
emploie des ingénieurs habitués à résoudre des problèmes
autrement plus complexes que de fabriquer des masques et des
écouvillons pour les tests ! Il sait où trouver fournisseurs et
matières premières. S’il en avait la volonté, il accélèrerait
les choses.
Eh bien non ! Les
travailleurs, les exploités, « ceux qui ne sont rien » d’après
Macron, démontrent tous les jours qu’ils savent se dévouer pour
la collectivité. La bourgeoisie fait la démonstration inverse. Même
en pleine épidémie, elle est aveuglée par ses intérêts égoïstes,
ses parts de marchés et ses cours boursiers.
Cette crise sanitaire a
déclenché une crise économique sans précédent. Comme pour toutes
les crises, la bourgeoisie cherchera à la faire payer aux
travailleurs. Elle fait pression depuis des semaines pour que tous
les travailleurs reprennent le chemin des usines quoi qu’il en
coûte pour leur santé et celle de leur famille.
Dans nombre d’entreprises,
elle a réussi à voler des jours de RTT, voire une ou plusieurs
semaines de congés payés, alors même que l’État s’est
substitué à elle pour payer, avec notre argent, le chômage partiel
! Et plus la crise se prolongera, plus les attaques seront dures.
Certains porte-parole
patronaux anticipent déjà des plans de licenciements massifs et
calculent le nombre des futurs « morts économiques », comme s’ils
étaient tout aussi inévitables que les victimes du Covid. Ils font
passer pour la fatalité ce qui n’est rien d’autre que la lutte
de classe. Et s’il n’y a pas encore de traitement ni de vaccin
contre le virus, les travailleurs ont, eux, le remède contre ces
attaques patronales : ce sont les luttes collectives.
Au-delà des combats pour
défendre leur vie au jour le jour, les travailleurs ont à se poser
le problème de l’organisation sociale dans son ensemble.
L’humanité finira par trouver la réponse au défi lancé par ce
virus inconnu. Mais dans le cadre du capitalisme, on ne pourra pas
éradiquer les maux aussi anciens que la misère et la précarité,
le manque de logements, l’abandon des services utiles à la
population, sans parler des crises et du sous-développement des pays
pauvres.
Il s’agit d’un défi que
seuls les travailleurs peuvent relever. Et ils le remporteront s’ils
renouent avec le combat des générations anciennes visant à
contester cette organisation basée sur l’exploitation et la
domination d’une classe sociale.
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