Les
fêtes n’empêchent pas le gouvernement, ses ministres et le
patronat de réfléchir à leurs projets. Dernier exemple, le
ministre du Travail Rebsamen a déclaré : « S’il
faut allonger la durée de cotisation pour accéder à une retraite à
taux plein, eh bien nous le ferons ». cliquez pour lire la suite
Ce
ministre se spécialise dans le lancement de ce genre d’idées.
Comme il y a quelque temps lorsqu’il a proposé de renforcer les
contrôles sur les chômeurs, il dit tout haut ce que le gouvernement
pense tout bas. Celui-ci a démenti qu’une nouvelle mesure sur les
retraites soit envisagée, mais qui peut se fier à sa parole ?
Dès
maintenant, beaucoup ne peuvent plus espérer avoir une retraite à
taux plein sans devoir travailler bien au-delà de 62 ans. L’âge
de départ effectif va encore augmenter, du fait de l’augmentation
de la durée de cotisation exigée. Déjà de plus de 41 ans, elle
doit arriver à 43 ans. Ce que le ministre a rappelé, c’est que
cette durée pourrait augmenter encore plus, sous prétexte de
déséquilibre financier des caisses de retraite. Cela est prévu
dans les réformes des retraites de Sarkozy et de Hollande.
Qui
se rappelle encore que le candidat Hollande avait parlé de ramener
l’âge de la retraite à 60 ans ? Non seulement son
gouvernement ne l’a pas fait, mais il pourrait reculer encore cet
âge, car c’est ce que demande le patronat, et Valls et Hollande ne
lui refusent rien. Toute leur politique le montre.
Ainsi
au 1er
janvier, le Smic n’augmentera que de huit pauvres centimes sur son
taux horaire, soit 12 euros brut par mois et à peine plus de 8 euros
net. Rattraper un peu le retard des bas salaires, cela aurait fait
protester les patrons, et ce gouvernement ne le veut pas. Au
contraire, sa nouvelle loi veut répondre à tous leurs désirs.
Avec
la loi du ministre Macron, les travailleurs n’auront pratiquement
plus de recours contre les plans de licenciements collectifs. Le
patronat aura encore plus de facilités pour modifier les horaires de
travail, rendre les salariés « flexibles » et les plier
à sa volonté. Dans le commerce, il pourra les faire travailler le
dimanche, selon un « volontariat » qu’il leur sera
difficile de refuser.
Le
prétexte est toujours de relancer l’économie et de faire reculer
le chômage. Cela ne le fera pas plus reculer que toutes les autres
lois adoptées sous le même prétexte et qui, elles aussi, visaient
à satisfaire les demandes du patronat.
Celui-ci
a bien compris que pour être exaucé il lui suffit de demander. Les
dizaines de milliards qui lui sont promis par le « pacte de
responsabilité » ne lui suffisent pas et peu lui importe que
pour le financer la population doive subir les mesures d’austérité
pesant sur les écoles, les hôpitaux, les transports publics. Le
Medef annonce qu’il va passer à l’action avec le mot d’ordre
« libérons l’entreprise ».
Eh
oui, les patrons veulent se sentir « libres » ! Pour
eux, toute obligation envers la société ou envers leurs
travailleurs est une contrainte inacceptable. Payer des impôts, des
cotisations sociales, respecter la sécurité du travail, assurer la
retraite des salariés qu’ils ont exploités toute leur vie,
remplir des formulaires sur la pénibilité à laquelle ils les
soumettent, tout cela selon eux serait insupportable. Ils proclament
que c’est l’entreprise qui crée de la richesse… à condition
qu’on les laisse faire ce qu’ils veulent.
C’est
vrai, la richesse est créée dans les entreprises. Mais au sein de
celles-ci, ce ne sont pas les patrons qui la créent, ce sont les
salariés par leur travail. Les patrons en revanche s’arrogent le
droit de s’en approprier une grande partie sous forme de profits.
Cela s’appelle l’exploitation des travailleurs, et ils voudraient
naturellement l’augmenter, se débarrasser de toutes les lois et
règlements qui peuvent la limiter. Et plus ils sentent que le
gouvernement est prêt à les écouter, plus ils se font exigeants.
L’injustice
et la servilité de ce gouvernement à plat ventre devant le patronat
sont méprisables. Il serait vain d’attendre de lui qu’il se
soucie des intérêts des travailleurs. Au moment où le système
capitaliste en crise ramène toute la société en arrière et
l’enfonce dans la pauvreté, il faut que les travailleurs utilisent
toute la force dont ils disposent et se préparent à mettre fin à
ce système.
Cela
commence par se mobiliser pour imposer leurs propres exigences. Les
travailleurs en ont le droit et le devoir car ce sont eux qui créent
les richesses. Et comme le disait le révolutionnaire du 19ème
siècle Auguste Blanqui, « qui
fait la soupe doit la manger » !
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