mardi 13 juin 2023

LUTTE OUVRIERE BEZONS ZI 12 JUIN 2023



 NOS PRIORITÉS VITALES ET LEURS DIVERSIONS NAUSÉABONDES

 Une fois le poste de télé ou de radio éteint, une fois les réseaux sociaux fermés, qu’est-ce qui nous préoccupe en tant que travailleuses et travailleurs ?

 C’est de remplir notre caddie et de regarder combien il reste sur notre compte en banque pour payer toutes les factures. C’est le souci de conserver son emploi et son salaire, et de tenir bon malgré les pressions des chefs, des journées harassantes et l’usure physique et morale. Ce sont des problèmes de voiture ou de train pour aller travailler. C’est de jongler entre un rendez-vous chez le médecin et la garde des enfants.

 Ces préoccupations ont été mises au centre de l’actualité grâce à la mobilisation sur les retraites où les travailleurs ont pris la parole et exprimé une colère saine : le refus de se sacrifier sur l’autel des profits ; le rejet de cette politique consistant à rogner sur les salaires, sur les retraites, les écoles et les hôpitaux, quand ça déborde pour les grands actionnaires et les plus fortunés. 

Mais depuis que les grèves et les manifestations n’occupent plus le terrain politique, le gouvernement et les démagogues de tout poil ont le champ libre pour faire diversion. Et, pour masquer les responsabilités du grand patronat dans l’explosion des prix, les bas salaires et la dégradation de la société, ces démagogues dénoncent… l’immigration bien sûr ! 

Chassant sur les terres de la droite et de l’extrême droite, Macron et Darmanin ont donc lancé un énième projet de loi sur l’immigration. Depuis lors, Ciotti, Le Pen, Zemmour, Maréchal-Le Pen surenchérissent dans les idées plus crasseuses les unes que les autres pour restreindre le droit d’asile et les droits des immigrés. 

Édouard Philippe, ancien Premier ministre, et candidat à la succession de Macron, a coiffé tout le monde sur le poteau en prétendant vouloir dénoncer l’accord de 1968 avec l’Algérie et le droit au regroupement familial. Les esclavagistes qui déniaient à leurs esclaves le droit d’être soignés ou de vivre avec leur famille n’auraient rien à y redire ! 

C’est dans ce contexte nauséabond qu’est survenue l’attaque effroyable d’enfants sur une aire de jeux à Annecy par un réfugié syrien. Ce drame a aussitôt été exploité par la droite et l’extrême droite pour livrer à la vindicte populaire les réfugiés et les musulmans, même si le tueur, certainement déséquilibré, se dit chrétien !

 Tout sert de prétexte pour mettre l’immigration au centre du débat politicien. C’est un piège pour les travailleurs. C’est une diversion et une façon de diviser et d’affaiblir le monde du travail.

 La crise économique, le délitement des services utiles à la population, la dégradation des quartiers pauvres gangrénés par les réseaux de drogue, les incivilités et l’insécurité provoquent des réactions de repli et de rejet de l’autre. C’est ce terreau que les démagogues exploitent pour faire des immigrés des boucs émissaires. 

Ne tombons pas dans le piège de la division, pendant que les capitalistes nous font les poches en nous exploitant et en faisant flamber les prix ! 

En nous mobilisant contre les 64 ans, que l’on soit du privé ou du public, français ou immigré, nous avons fait la démonstration de notre unité. Cela doit rester notre boussole car le grand patronat nous fera d’autant plus reculer qu’une partie des travailleurs aura moins de droits. 

L’immigration est inséparable de la condition ouvrière car le pain n’est garanti nulle part à celui qui doit gagner sa vie. Celui-ci est forcé d’aller là où il trouve à s’employer. Le patronat en profite pour cantonner les travailleurs immigrés aux travaux les plus durs, les plus précaires et les plus mal payés. 

Ce ne sont pas nos camarades algériens, tunisiens, roumains ou d’Afrique noire qui coûtent à la société. Leurs muscles et leurs cerveaux la font fonctionner partout, dans les usines, sur les chantiers, dans les Ehpad et les hôpitaux. 

Ceux qui nous coûtent cher, ce sont les capitalistes, cette classe sociale archi-minoritaire qui exploite les travailleurs à l’échelle du monde et qui prospère en condamnant l’écrasante majorité à la pauvreté. C’est cette poignée de parasites qui conduit l’économie et toute la société dans le mur parce qu’elle est aveuglée par sa rapacité et sa guerre économique permanente. 

Dans le chaos de cette société, comme les Ukrainiens ou les Syriens, nous pouvons, nous aussi, être transformés du jour au lendemain en réfugiés !

 Alors, n’oublions jamais que notre seul ennemi est la grande bourgeoisie qui domine le monde. On ne peut la vaincre qu’avec la conscience de constituer, face à elle, une seule et même classe sociale qui n’a, comme le disait Karl Marx, rien à perdre que ses chaînes et un monde à gagner. 

Nathalie Arthaud

 LUTTE OUVRIÈRE BEZONS Z.I. LE 12/06/2023

 GÉNÉREUX DONATEUR ? Le groupe financier qui vient de racheter Yvel se vante de posséder plus de 80 milliards de dollars de placements dans le monde. Pour la direction, son arrivée serait une bonne nouvelle. Ah bon ? Ces milliards, ils les ont gagnés en distribuant des cadeaux ? DIVERSION ? La direction d’Yvel demande aux élus du CSE de donner leur avis sur le nouveau système de gestion de données « Oracle ». Il est installé sur l’ensemble des usines du groupe et à Bezons, elle l’a déjà mis en place depuis un moment. Le directeur a peur de s’ennuyer dans les réunions ou veut il éviter d’aborder d’autres sujets, comme les salaires, par exemple ?

 INSUPPORTABLE La direction d’Alès a annoncé à la dernière minute la fermeture de l’usine de Bezons, trois semaines en août, obligeant plusieurs d’entre nous à changer nos projets, quitte à s’asseoir sur les réservations ou partir en congés sans solde. Si la direction ne sait pas s’organiser ce n’est pas à nous d’en payer les conséquences. 

Y A PAS LE FEU Il y a peu, chez Alés pour fournir une autre usine du groupe il fallait sortir la production en toute urgence. On peut voir cette production dormir depuis un mois et demi sur palette. Comme on dit, rien ne sert de courir... encore faut-il qu’elle parte à point.

 Y A PAS LE COMPTE… NON PLUS Le directeur d’Alès s’étonne de la fréquence et de la multiplication des demandes d’acomptes sur salaires qui reviendraient tous les mois. C’est sûr, ce serait plus simple de donner des salaires suffisants pour tout le mois. 

C’EST CHAUD Au troisième étage de la tour de l’usine Tencate, le polypropylène chauffe à 250 degrés. Et quand le soleil tape sur la tôle, on n’a pas envie de s’y éterniser. Ces derniers jours, la direction a mis à l’arrêt la production. Parce qu’il faisait trop chaud ? Non, juste parce qu’il y a trop de stock. 

C’EST DANS L’AIR D’après la direction de Tencate, les analyses de l’air indiquent qu’il n’y aurait pas de toxicité à travailler le polypropylène. Et comme elle ne joint aucun document sur l’étude ou le labo qui l’a faite, elle doit croire qu’on lui fait confiance. Eh bien non.

 LE VENT NE REMPLIRA PAS LE CADDIE Alors que les prix des matières premières ont diminué, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire fait les gros yeux aux industriels de l’agro-alimentaire en menaçant de publier la liste de ceux qui « ne joueraient pas le jeu ». Quoi qu’il en soit, les prix ne reviendront pas à leur niveau d’avant l’inflation. Imposer la transparence sur les profits des grands groupes, contrôler les prix, seraient des mesures de salut public. Mais Le Maire n’est pas au service du public, juste occupé à sauver la cote de popularité du gouvernement. 

PROFITS SANGLANTS Depuis 2012, 251 travailleurs de différents pays du groupe ArcelorMittal sont morts au travail, en particulier dans les mines du Kazakhstan, d’Ukraine ou encore d’Afrique du Sud. Les syndicats dénoncent le sous-investissement dans la sécurité. Entre les actionnaires, qui ont reçu 1,3 milliard d’euros ces dernières années, et la vie des travailleurs, les patrons de ce géant du CAC 40 ont fait leur choix. 

UN SILENCE ASSOURDISSANT Au Sénégal, depuis la condamnation à deux ans de prison d’Ousmane Sonko, le principal rival du président Macky Sall, la colère des jeunes et des pauvres a explosé. Au moins 26 personnes ont été tuées par les forces de répression, et des centaines de personnes arrêtées. Mais l’État français, qui conserve dans le pays une base militaire avec 350 soldats, continue à soutenir Macky Sall, l’appelant juste à un peu de « retenue ». Et Macron prétend que la Françafrique, c’est fini ? À d’autres ! 

LE PROCHAIN CERCLE LÉON TROTSKY Afrique : face aux rivalités impérialistes, pour une politique de la classe ouvrière. Samedi 17 juin à 15 heures Grande salle de la Mutualité, 24, rue SaintVictor, Paris 5e. Métro Maubert-Mutualité. Participation aux frais : 3 euros. lutte.ouvriere.bezons@gmail.com

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