POUR METTRE FIN À LA GUERRE, IL FAUDRA UNE
RÉBELLION QUI VIENNE D’EN BAS
Au lendemain de la rébellion avortée de Prigojine, les
prétendus experts de la Russie se perdent en conjectures.
Que recouvre cet épisode tragicomique ? Une tentative de
putsch ou le coup de sang d’un chien enragé ? Prigojine
s’est-il rendu indispensable ou finira-il noyé dans sa baignoire ? Allons-nous vers un durcissement du pouvoir de
Poutine, avec purges et intensification des combats en
Ukraine, ou vers sa décomposition ?
Tout est possible. Les luttes d’influence, qui se mènent
au sommet de l’appareil d’État russe pour accéder à la
mangeoire, sont aussi permanentes que secrètes. Et elles
doivent faire rage dans cette période où les échecs de la
guerre en Ukraine fragilisent le pouvoir de Poutine. L’essentiel est de comprendre que les protagonistes, de
Poutine à Prigojine, en passant par le ministre de la
Défense Choïgou ou le despote biélorusse Loukachenko,
sont les représentants d’une seule et même classe sociale :
celle d’affairistes, les fameux oligarques, qui prospèrent au
sein ou à l’ombre d’un appareil bureaucratique autoritaire
et corrompu jusqu’à la moelle.
Zélensky et la clique qui l’entoure en Ukraine sortent
d’ailleurs exactement du même moule. Ils ont les mêmes
mœurs, le même cynisme et le même mépris des classes
populaires.
Ce sont tous des vautours qui savent s’entendre quand il
s’agit d’opprimer la population, exploiter les travailleurs et
s’approprier les richesses du pays. Quand ils s’estiment
lésés, il leur arrive, aussi, de s’entredévorer. Mais ils représentent la même politique d’oppression et de pillage.
Le pedigree de Prigojine, un gangster devenu affairiste,
est à l’image de l’oligarchie mafieuse où une des plus
grandes qualités requises est d’être dénué de tout scrupule.
Ancien bandit condamné à neuf ans de prison, Prigojine a
rencontré Poutine en accueillant la jet-set russe dans ses
restaurants de luxe, dans les années 2000. Les millions ont
commencé de pleuvoir quand le maître du Kremlin lui a
attribué de gros contrats dans la restauration collective
pour les hôpitaux, les écoles et l’armée.
Prigojine s’est ensuite diversifié et a pris du poids en développant la société de mercenaires Wagner. De cuisinier de Poutine, il
est ainsi devenu son boucher, prêt à exécuter toutes ses basses
œuvres en Syrie, en Libye, en Afrique ou dans le Donbass. Avec
peut-être 25 000 combattants présents en Ukraine, la milice
Wagner faisait, hier encore, figure de troupe de choc.
La créature a-t-elle échappé à son créateur ? En tout cas,
depuis des mois, la tension grandissait entre Prigojine et
l’état-major russe. Ce dernier avait gagné une partie de la
bataille en obtenant que les unités de Wagner soient intégrées dans l’armée régulière, ce qui expliquerait la rébellion ouverte de Prigojine.
Une chose est sûre : la population n’a rien à gagner à
ces intrigues et révolutions de palais. La seule rébellion
pouvant mettre fin à la guerre ne peut venir que d’en bas,
des soldats et des classes populaires sur qui pèse l’essentiel
de cette sale guerre.
On se souvient des manifestations contre la guerre qui
avaient éclaté en février et mars 2022. En plus des
300 000 mobilisés, l’armée doit écumer les prisons et
sortir le portefeuille pour trouver des engagés. Et il n’y a
pas besoin de chiffres officiels pour estimer à des centaines
de milliers les morts ou les blessés de cette guerre. Dans
les régions les plus pauvres, d’où sont issus la plupart des
combattants, certaines villes agrandissent déjà leurs cimetières !
Après 17 mois de carnage, l’opposition ou, du moins, le
ressentiment et les questions n’ont pu que s’accroître. Prigojine n’est certainement pas le seul à accuser les chefs de
l’armée d’envoyer les soldats au massacre et de voler leur
solde, puisque c’est la réalité. Et il n’est pas le seul à suspecter le haut commandement d’avoir inventé des raisons
pour envahir l’Ukraine et gagner des galons !
Si on se réfère à l’année 1917, rappelons que ce fut une
révolution faite par les ouvriers, les soldats et les paysans,
pour arrêter la boucherie de la guerre, renverser le tsar, les
propriétaires et les exploiteurs. Et une telle révolte pourrait
bien de nouveau voir le jour.
C’est ce que craint Poutine, tout comme les États-Unis
et les autres puissances impérialistes qui sont restés observateurs. Leur attentisme est l’aveu que les maîtres du
monde préfèrent un bon dictateur, qu’ils se chargent d’affaiblir dans une guerre sans fin, à une déstabilisation risquant de déboucher sur une révolution.
Pour les travailleurs de Russie et d’Ukraine, une telle
révolution serait, au contraire, un formidable espoir. Car
elle seule pourrait assurer la paix entre les peuples
opprimés et renverser l’oppression, qu’elle soit le fait
d’une grande bourgeoisie ou d’oligarques mafieux !
Nathalie Arthaud
ON S’EN SOUVIENT
La direction de Tencate veut en finir avec les
« accords de 1999 » qu’elle trouve « dépassés ». A
l’époque, la grande majorité des travailleurs de Tencate avaient débrayé plusieurs heures par jour, pendant 2 mois. La direction d’alors avait essayé bien
des choses pour tenter d’imposer ses vues, jusqu’à
écrire et téléphoner aux familles pour les utiliser
contre la mobilisation, sans succès. Nous avions tenu
bon et la direction avait dû céder des repos supplémentaires et des améliorations des conditions de travail.
Si c’est nos mobilisations qu’elle juge dépassées… qu’elle se méfie.
LA PALME D’EAU
Chez Alès, chaleur ou pas, interdiction de
ramener des bouteilles dans l’atelier conditionnement, il faut utiliser la fontaine pour boire… Sans
gobelet ça tient plus du mirage que de l’oasis.
T’ES AU COURANT ?
Chez Yvel, avec les chaleurs l’atelier se transforme en étuve. Il y a quelques temps la direction
avait fait enlever les prises des postes sur lesquelles
on pouvait au moins brancher un ventilateur… On
va quand même pas ramener un groupe électrogène ?
DOCTEUR MABOUL
Chez Yvel, pour se faire bien voir du directeur,
un agent de maîtrise a remis en question les restrictions médicales devant la médecine du travail. Celle
ci l’a remis à sa place... Comme ça, c’est fait.
AVENGERS
Chez Alès aussi, les restrictions médicales
touchent beaucoup d’entre nous… et là aussi les
patrons les oublient trop souvent.
Manipuler toute la journée et toute l’année
une tonne de colis par équipe… ça ne fait pas de
nous des tire au flanc mais plutôt des super héros !
ÇA S’EMBALLE
En ce moment, il y a beaucoup de retours de
produits à l’usine Alès, renvoyés par les clients.
On dirait que la production aime revenir à
l’usine… on aimerait pouvoir en dire autant.
BLOUSE DU LUNDI
Depuis quelques temps chez Alès, quand la
semaine redémarre, il faut non seulement reprendre
le collier mais en plus trouver de rares blouses
propres.
Le blanchisseur qui trouvait que la direction ne
savait pas tenir le rythme des paiements a dû la faire
chanter.
C’EST NOTRE TRAVAIL
Pour les trois premiers mois de l’année 2023,
Elis annonce une augmentation de +20 % des ses
affaires pour plus d’un milliard d’euros.
Les actionnaires se réjouissent, et nous ?
ACTIONNAIRES GAVÉS
Le groupe Elis prévoit d’offrir 100 millions
d’euros sous forme de dividendes ou d’actions gratuites aux actionnaires. Il prévoit aussi d’acheter 650
millions d’euros de ses propres actions, pour les
détruire afin d’en faire monter la valeur. Soit un total
de 750 millions d’euros de cadeaux aux actionnaires,
l’équivalent de 15 000 euros pour chacun des 50000
salariés du groupe.
On saurait quoi en faire.
POUR QUELQUES VOIX DE PLUS…
« Cette année on va battre le record des expulsions », s’est vanté Darmanin, une nouvelle fois en
voyage à Mayotte. Et de promettre de détruire un
millier de bidonvilles d’ici la fin de l’année.
Ces mesures inhumaines visent à séduire
l’électorat de Le Pen. Et tant pis si la vie des plus
pauvres, habitants des bidonvilles, est saccagée,
tandis que des milliers d’autres, poussés par la
misère, continuent à risquer leur vie pour trouver un
refuge.
ÇA NE GAZE PAS POUR TOUT LE
MONDE
La suppression du tarif règlementé du gaz
n’est faite que pour permettre aux margoulins du
marché de l’énergie de s’en mettre encore plus dans
les poches.
Son existence ne protégeait déjà pas les
consommateurs : preuve en est l’explosion des prix
du gaz l’hiver dernier, celle des factures… et des
profits d’Engie.
Entre les mains des capitalistes, la production
d’énergie n’a qu’un but : faire carburer les profits.
VERSEZ À LA COLLECTE
Demain, nous ferons une collecte pour soutenir ce bulletin qui dénonce régulièrement les
petites et grandes attaques des patrons et du gouvernement. Nous serons aux horaires habituels de diffusions aux portes d’Elis, Tencate, Alès, Yvel.
lutte.ouvriere.bezons@gmail.com
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