mardi 10 janvier 2023

LUTTE OUVRIÈRE BEZONS Z.I. LE 09/01/2023

 


RETRAITES : LA GUERRE EST DÉCLARÉE !

Le nouveau chantier de démolition des retraites est officialisé ce mardi. Mais on sait déjà que Macron et Borne ont décidé de faire tomber le couperet à 64 ans, avec l’augmentation accélérée de la durée de cotisation. 

En 2019, Macron avait enrobé son attaque de propositions de la CFDT pour la rallier à sa cause. Cette fois, il a passé un marché avec la droite pour s’assurer d’une majorité à l’Assemblée.

 Alors, c’est sans fioritures. Enterrée, l’histoire des points ! Fini le cinéma autour d’un âge pivot et d’un prétendu choix de l’âge de départ ! Tous les travailleurs devront travailler au moins deux ans de plus, point final. Ceux qui n’y sont pas forcés par l’allongement de la durée de la cotisation y seront contraints par l’âge légal. 

Toutes les confédérations syndicales sont forcées de le reconnaître : la réforme est brutale. Elle frappe de plein fouet le monde ouvrier, ceux-là mêmes qui ont commencé à travailler tôt, font les métiers les plus pénibles, les plus difficiles et les plus mal payés. Et elle sera menée au pas de charge, car Macron souhaite qu’elle s’applique dès la fin de l’été. La génération de 1961 serait donc la première à faire du rabiot. 

Quand le gouvernement se pose en sauveur du système des retraites, il ment comme un arracheur de dents. Le conseil d’orientation des retraites l’a écrit noir sur blanc : le système n’est pas menacé sur le long terme. Il faut dire qu’une bonne partie du sale boulot a été faite par les socialistes, sous le gouvernement Hollande. C’est la réforme Touraine qui impose aux générations nées après 1973 de cotiser 43 ans. 

Alors, pourquoi un tel acharnement ? Parce qu’il manquerait 10 milliards dans les caisses de retraite, et ce, pendant quelques années. Mais quand il s’agit de trouver 10 milliards pour subventionner le grand patronat, ça ne fait ni une ni deux. Ce n’est pourtant pas l’argent qui manque de ce côté-là. 

Cette année, les actionnaires du CAC 40 vont empocher 80 milliards. Ces 80 milliards sont le fruit de notre travail, mais ils vont aller à ceux qui sont nés avec une cuillère d'argent dans la bouche, à des rentiers, à des retraités de naissance !

 Tant que nous ne nous faisons pas respecter, tant que notre sort est entre les mains du grand patronat et de ses pantins du genre de Macron, il ne faut pas nous attendre à être traités autrement. Ils se moquent de savoir si les ouvriers, les caissières, les infirmières, les aides à domicile ou les techniciens tiendront le coup.

 De plus en plus de travailleurs termineront leur carrière à Pôle emploi, en invalidité ou au RSA. Et ils le savent pertinemment. Mais de leur point de vue, cela fera toujours moins d’argent à sortir que de verser une pension complète. Et ce sera autant de gagné pour arroser la bourgeoisie. 

Encore une fois, ne nous étonnons pas ! Macron ne gouverne pas pour empêcher les crises ou les guerres. C’est chose impossible dans un système aussi fou que le capitalisme. Il dirige pour faire respecter une de ses lois fondamentales : tout ce qui va dans les coffres forts des exploiteurs – bénéfices, plus-values, dividendes – doit croître toujours et encore. Pour ça, il faut en faire baver toujours plus aux travailleurs, il faut écraser leurs salaires, leur enlever des droits. 

Sans rire, avec cette réforme, Macron explique préparer l’avenir et assurer 2040 ! Mais l’avenir qu’il nous réserve n’est pas seulement un avenir sans retraite. C’est une société où des spéculateurs peuvent prendre toute la société à la gorge en faisant flamber les prix. C’est une société où la recherche du profit détruit tout : du système de santé à l’approvisionnement en électricité en passant par les transports et l’éducation. 

Et qui sait si dans quelques mois, nous ne serons pas, nous aussi, rattrapés par la guerre et les bombes ? Et là, il ne sera plus seulement question de notre droit à la retraite, mais de notre droit à la vie. Non, l’avenir n’appartient pas à ces irresponsables qui sont en train de tout sacrifier sur l’autel de leurs capitaux. 

L’avenir appartient aux travailleurs et à leurs luttes. Il se joue dès aujourd'hui dans notre capacité à défendre nos salaires et nos retraites. Et rien n’est joué d’avance ! Les confédérations prétendent vouloir mener la lutte. Mais le simple fait qu’elles attendent mardi soir pour annoncer ce qu’elles comptent faire montre que leurs dirigeants sont de bien piètres généraux. L’essentiel va donc dépendre des travailleurs eux-mêmes. Il faut trouver en nous-mêmes l’énergie et la détermination pour faire reculer Macron.

 Pour l’instant, l’opposition massive à cette attaque n’est mesurée qu’au travers des sondages. Eh bien, il va falloir l’exprimer dans les entreprises au travers des grèves et dans la rue avec des manifestations de masse ! 

 Nathalie Arthaud


LUTTE OUVRIÈRE BEZONS Z.I. LE 09/01/2023

2023 Entre l’avenir de nos emplois menacés par la rapacité de groupes financiers, la hausse des prix générée par les spéculateurs, ou les attaques annoncées sur les retraites et les allocations chômage, il n’y a vraiment pas de quoi se réjouir. La note positive, c’est notre capacité à nous unir pour nous défendre.

PRÉPARONS NOUS... Il y a peu, tous les travailleurs du conditionnement ont interpellé ensemble le directeur d’Alès, pour obtenir des réponses sur l’avenir de l’usine. Il est resté évasif et n’a convaincu personne. Mais une chose est sûre, c’est en réagissant collectivement qu’on pourra se faire respecter et se défendre.

...À NOUS DÉFENDRE. Personne ne donne cher de l’avenir de l’usine Yvel de Bezons, de l’avis de l’expert nommé par le CSE ou de l’aveu même de certains directeurs. Mais nous ce qui nous préoccupe, c’est l’avenir de notre gagne-pain, on en a besoin pour vivre et on y tient !

ENSEMBLE Que cela soient les serrures de camions d’Yvel ou les cosmétiques d’Alès dans les deux cas les travailleurs produisent pour des groupes financiers qui se portent bien. Ces groupes ont besoin de ces productions, même s’ils ont peut-être déjà choisi de se passer des sites de Bezons. Nous, nous avons besoin de nos salaires pour vivre, alors imposons la répartition du travail, pour que tout le monde ait les moyens de vivre.

SALE AFFAIRE Pour 2023, la direction d’Yvel propose des augmentations de salaire qui ne compenseront pas les hausses de prix. Pour rendre sa proposition plus présentable la direction propose un peu plus à condition de laver nous mêmes nos tenues de travail. Faut pas mélanger les torchons et les serviettes, ça na rien à voir avec des augmentations de salaires, bien au contraire !

LAVER SON LINGE SALE EN FAMILLE,NON MERCI ! Mélanger nos tenues de travail avec le linge de la famille, on n’ose même pas imaginer. C’est bien une idée de directeur, avec son travail il ne risque pas de se salir.

PAS DE PAUSE DANS LA CHASSE AUX CHÔMEURS Alors qu’elle avait annoncé avant Noël que la durée d’indemnisation des chômeurs serait réduite de 40 % si le taux de chômage passait sous les 6 %, Borne est revenue en arrière : la coupe sera « seulement » de 25 %... Sachant que c’est le gouvernement qui contrôle les statistiques sur le taux de chômage et que les campagnes de radiation battent leur plein, l’attaque reste entière. Trois pas en arrière, puis un pas en avant, cela reste un recul !

UNE VÉRITÉ QUI DÉRANGE L’acteur Omar Sy a rappelé une évidence : les guerres incessantes qui frappent l’Afrique sont moins médiatisées que la guerre en Ukraine. Cela a suffi pour que la droite et l’extrême se déchaînent contre lui, en disant que la France se soucie bien de l’Afrique, puisqu’elle y a mené des opérations militaires ces dernières années ! Prétendre que la France envoie des troupes en Afrique pour le bien des populations, alors qu’elle y attise les conflits pour défendre les intérêts de ses capitalistes, c’est un comble ! Mais pour les défenseurs de l’ordre impérialiste, non seulement les Africains doivent subir les guerres mais ils doivent le faire en silence.

UN BOUCLIER QUI PROTÈGE SURTOUT LES TRUSTS Face à la mobilisation des boulangers dont les frais d’électricité explosent, le gouvernement a annoncé des aides. Elles permettront peut-être à certaines boulangeries de tenir le coup, mais comme tous les « boucliers » brandis par le gouvernement, ce sera aux frais de l’État, c’est-à-dire des contribuables. Les trusts de l’énergie qui imposent leurs tarifs prohibitifs continueront donc à avoir le beurre et l’argent du beurre. Ce sont eux qui tireront la fève de la galette.

HÔPITAL : PROMESSES CREUSES ET ATTAQUES EN VUE Macron a annoncé un énième plan pour l’hôpital, avec des paroles rassurantes, des promesses en cascade... mais quasiment aucun nouveau moyen. Par contre, il a sous-entendu qu’il fallait remettre en cause les 35 heures car elles seraient trop rigides. De quoi attiser la colère des soignants qui portent déjà à bout de bras un système de santé délabré !


Pour nous joindre : lutte.ouvriere.bezons@gmail.com



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